Vous avez envie d’un tatouage commun, mais sans finir avec un énorme cœur « forever » que vous regretterez dans dix ans ? Vous n’êtes pas les seuls. Dans les studios, les demandes de tatouages partagés en couple, entre amis ou en famille explosent… et les tatoueurs voient passer le meilleur comme le pire.
Un tatouage commun, ce n’est pas seulement une preuve d’amour ou d’amitié. C’est une façon de marquer une histoire, une épreuve traversée ensemble, un voyage, une promesse. Mais c’est aussi un engagement lourd : la relation peut évoluer, le tatouage, lui, restera.
Voici douze pistes concrètes, pensées pour être à la fois symboliques, personnalisables et, surtout, « vivables » sur le long terme. Avec, à chaque fois, des exemples, des idées de placements et des points à vérifier avant de passer sous l’aiguille.
Avant le tatouage commun : les 5 questions à se poser
Avant d’entrer dans le détail des idées, quelques questions simples à aborder ensemble – au calme, pas dans l’euphorie d’une soirée ou d’un voyage.
- Et si notre relation change ? Amour, amitié, fratrie : tout peut bouger. Préférez un motif qui ait aussi un sens individuel, que vous garderez même si les liens se distendent.
- Quel style nous parle à tous ? Minimaliste, dessin fin, old school, lettering… Montrez-vous des images, sauvegardez une dizaine d’exemples chacun, comparez. Vous verrez vite ce qui fait consensus – ou pas.
- Quelle visibilité au quotidien ? Mains, cou, avant-bras sont plus exposés. Si certains ont un métier « strict » (santé, éducation, administration, accueil client), privilégiez des zones discrètes.
- Quel budget ? Un petit motif minimaliste peut débuter autour de 60–80 € par personne. Un tatouage plus travaillé, avec ombrages ou couleur, grimpe facilement à 150–250 € (et plus) chacun.
- Et si l’un change d’avis au dernier moment ? Ça arrive souvent. Mieux vaut en parler avant, et accepter que chacun puisse adapter le motif, le placer ailleurs… ou renoncer.
Les règles d’or pour un tatouage partagé réussi
Un bon tatouage commun, c’est souvent :
- Un symbole simple (moins de risque de lassitude).
- Un dessin personnalisable (même thème, variations possibles).
- Un motif supportable seul (il doit « tenir » même si vous n’êtes pas côte à côte).
- Un emplacement cohérent pour tous (pas forcément le même, mais avec une logique).
Côté pratique, vérifiez toujours :
- Les conditions d’hygiène du salon : matériel stérile, gants, locaux propres, affichage des règles d’hygiène.
- Le book du tatoueur : regardez ses réalisations dans le style que vous souhaitez (un pro du réalisme n’est pas forcément à l’aise avec le minimalisme, et inversement).
- Le temps de cicatrisation : comptez 2 à 4 semaines où il faudra éviter le soleil, la piscine, la mer, et respecter les soins.
Une fois ce cadre posé, place aux idées concrètes.
Idée 1 : Un symbole minimaliste partagé
C’est la valeur sûre. Un petit motif fin, discret, facile à porter, que chacun décline à sa manière.
Exemples :
- Un petit cœur linéaire tatoué au même endroit (poignet, côte, cheville).
- Une ancre pour symboliser la stabilité, surtout dans une famille qui a beaucoup déménagé.
- Une petite montagne pour un groupe d’amis qui randonne chaque été ensemble.
Intérêt : si un jour la relation évolue, le motif garde un sens personnel – la montagne restera l’amour de la nature, par exemple.
Idée 2 : Les coordonnées d’un lieu qui compte
C’est un classique des couples et des familles : les coordonnées GPS d’un lieu fondateur.
Quelques idées de lieux :
- Ville de naissance des enfants.
- Adresse de la première colocation entre amis.
- Gare où vous avez passé des heures à vous dire au revoir.
Le plus : vous pouvez jouer sur des variations :
- Certain·e·s en chiffres, d’autres avec les chiffres transformés en code Morse.
- Les coordonnées complètes pour l’un, uniquement la latitude ou la longitude pour l’autre.
Côté placement, beaucoup optent pour l’avant-bras intérieur, la nuque ou les côtes. Discret, mais lisible.
Idée 3 : Une date importante… mais discrète
Les dates de mariage XXL sur l’avant-bras ont un peu vécu. Aujourd’hui, on voit davantage de dates discrètes, pensées pour se fondre dans la peau.
Exemples :
- Date de naissance d’un enfant, partagée par les deux parents, chacun à un endroit différent.
- Date d’une guérison, d’une sortie d’hôpital, d’une adoption, limitée à mois/année.
- La date du début d’une amitié, cachée dans un autre motif (une fleur à 5 pétales pour mai, 3 feuilles pour 2003…).
Astuce : pour éviter l’effet « tampon administratif », certains choisissent d’écrire la date en toutes lettres ou en chiffres romains, dans une typographie fine.
Idée 4 : Un motif en deux parties qui se complète
Vous connaissez les colliers en forme de cœur brisé qu’on rapproche pour former un tout ? Le principe est le même, mais en plus subtil.
Idées fréquentes :
- Une ligne continue qui commence sur le poignet d’une personne et se termine sur l’autre, lorsqu’ils mettent leurs bras côte à côte.
- Un dessin coupé en deux : une maison, un vinyle, un bateau divisé, chaque moitié ayant un sens graphique en solo.
- Deux pièces de puzzle qui s’imbriquent, mais stylisées pour éviter l’effet enfantin.
Important : assurez-vous que chaque moitié reste esthétique et cohérente seule. Vous ne passerez pas votre vie accrochés l’un à l’autre pour montrer le tatouage complet.
Idée 5 : Une phrase qui se partage… ou se répond
Couples, fratries, binômes de longue date aiment jouer avec des phrases.
Deux approches :
- Une phrase partagée : la première partie sur l’un, la suite sur l’autre. Par exemple « Toujours » / « ensemble ». Risque : un peu cliché, à manier avec précaution.
- Une phrase qui se répond : chacun porte une phrase complète qui prend encore plus de sens mise côte à côte. Par exemple : « J’avance » et « Je veille », pour un parent et un enfant.
Le choix de la police est crucial : écriture manuscrite (parfois celle de l’un de vous, scannée par le tatoueur), police machine à écrire, petites lettres capitales minimalistes… Pensez lisibilité et sobriété.
Idée 6 : Les mêmes fleurs, chacun à sa manière
Dans de nombreuses familles, chaque membre se voit attribuer une fleur : le muguet pour la benjamine née en mai, un tournesol pour le grand frère solaire, une lavande pour la maman du Sud…
Pour un tatouage commun, vous pouvez :
- Choisir une seule variété qui symbolise votre clan (un olivier pour des racines méditerranéennes, par exemple).
- Ou réunir les fleurs de chacun en un petit bouquet stylisé, que vous porterez tous.
Variante pour les couples : une même fleur, mais traitée différemment. Lui en version très minimaliste en contour, elle avec quelques aplats de couleur aquarelle, ou inversement.
Idée 7 : Les astres et constellations
Lune, soleil, phases lunaires, petites constellations géométriques… Ces motifs permettent beaucoup de jeux en commun.
Exemples :
- Un tatouage « lune et soleil » pour un couple aux rythmes de vie opposés.
- Chaque membre d’un groupe d’amis choisit une constellation (vraie ou inventée), mais dessinée par le même tatoueur pour garder une cohérence visuelle.
- Une ligne de phases lunaires, chacun n’en portant qu’une, alignée au même endroit (poignet, nuque, cheville).
Avantage : même si la signification commune s’estompe, les astres restent des motifs esthétiques et intemporels.
Idée 8 : Des animaux totems
Dans beaucoup de fratries, les surnoms d’enfants laissent des traces : « mon petit renard », « la chouette », « le bichon ». Pourquoi ne pas les transformer en mini tatouages ?
Idées de déclinaisons :
- Chaque membre porte son animal totem, mais dessinés dans un même style (très géométrique, ou au contraire façon esquisse).
- Un couple choisit deux animaux qui se complètent : une abeille et une fleur, une baleine et un petit poisson, un chat et une souris… à vous de raconter votre histoire.
Attention toutefois à l’effet « mignon à 20 ans, moins à 50 ». Demandez au tatoueur une version épurée, loin du dessin cartoon.
Idée 9 : Le tatouage souvenir de voyage
Retour de road trip à deux ou à plusieurs ? Certains groupes ont pris l’habitude de se faire tatouer un petit motif à chaque grand voyage.
Exemples concrets :
- Un petit symbole de la ville : un tram stylisé à Lisbonne, un volcan minimaliste après un trek en Islande.
- Le dessin d’un ticket de métro, de train, de ferry, stylisé en quelques traits.
- Un élément de paysage : un palmier réduit à l’essentiel, un morceau de skyline réduit à une ligne.
Budget à prévoir : comptez souvent 60 à 120 € pour un petit motif localement (certains studios touristiques facturent plus cher). Là aussi, on vérifie l’hygiène, même en vacances.
Idée 10 : Un code secret (Morse, binaire, symboles)
Vous voulez quelque chose de très personnel, mais pas forcément lisible par tout le monde ? Les codes sont faits pour ça.
Pistes à explorer :
- Code Morse : points et traits pour écrire un mot, un prénom, une petite phrase.
- Code binaire : très prisé chez les amateurs d’informatique, pour une date ou un mot important.
- Symboles inventés : vous créez ensemble un alphabet graphique, que le tatoueur stylise.
Attention à bien vérifier ensemble la signification exacte (un point ou une barre en trop et le message change). N’hésitez pas à écrire le code sur papier, le faire relire par une troisième personne, puis le montrer au tatoueur.
Idée 11 : Un motif générationnel parent/enfant
De plus en plus de parents se font tatouer avec leurs adolescents ou jeunes adultes, pour marquer une étape : 18 ans, bac, début d’études, adoption tardive…
Quelques formats qui fonctionnent bien :
- Un même motif à taille différente : par exemple une petite vague plus grande pour le parent, plus petite pour l’enfant.
- Un mot partagé, chacun dans la langue qui lui parle le plus (français, langue d’origine, langue apprise ensemble).
- Un dessin d’enfance de l’enfant, retravaillé par le tatoueur pour le rendre tatouable.
Si le mineur est concerné, en France, l’accord écrit des parents et la présence d’un adulte référent sont nécessaires, et tous les tatoueurs ne l’acceptent pas. Renseignez-vous en amont.
Idée 12 : Tester d’abord… avec du (vrai) temporaire
Personne ne vous obligera à graver une décision impulsive sur votre peau. Si vous hésitez, vous pouvez « vivre » avec le motif avant.
Solutions possibles :
- Demander au tatoueur un traçage au feutre pour visualiser la taille et le placement, puis rentrer chez vous et réfléchir quelques jours.
- Tester un tatouage temporaire de qualité (type décalcomanie haut de gamme ou encre végétale qui tient 1 à 2 semaines) au même endroit.
- Imprimer le motif sur papier, le poser sur votre peau, vous regarder dans le miroir, marcher avec… ce simple geste change souvent la perception.
Dans un témoignage recueilli dans une salle d’attente de tatoueur à Paris, Camille, 29 ans, raconte : « On voulait un tatouage commun de couple. En le portant en temporaire, on s’est rendu compte qu’on le trouvait trop “collant”. On a changé pour quelque chose de plus neutre, qui parle de nous individuellement aussi. »
Comment choisir ENSEMBLE sans se fâcher ?
Le vrai défi du tatouage commun, souvent, ce n’est pas l’aiguille. C’est la négociation en amont.
Quelques repères pour garder la discussion sereine :
- Fixez un cadre commun : taille maxi, zones interdites (visage, mains…), style général.
- Acceptez le veto : si un motif met quelqu’un clairement mal à l’aise, on le retire de la liste.
- Préparez 3 à 5 options réalisables par le tatoueur, et laissez aussi ce dernier donner son avis technique (certains détails vieillissent mal).
- Gardez la possibilité de variations : même thème, mais adaptation à la peau, au corps, à la vie de chacun.
Enfin, n’oubliez pas : un tatouage commun ne sauvera pas un couple, ne réparera pas une amitié en crise, ne recollera pas une famille. Il vient accompagner une histoire déjà solide, pas la créer.
Si, en sortant du salon, vous avez à la fois l’impression d’avoir marqué un moment important et d’avoir choisi un dessin que vous assumerez seul comme à plusieurs, c’est probablement que vous avez trouvé le bon équilibre.